Une retraite à quatre pattes
Anciens bijoutiers lyonnais, un couple de très
jeunes retraités s'est lancé dans
l'accueil touristique en Beaujolais avec une maison
d'hôtes et des ânes de randonnée.
Texte et photos : STEPHANE PERRAUD
Difficile de croire que l'on a affaire à
d'anciens citadins. Quand on les croise au détour
d'un chemin avec leurs ânes, Florence et Gérard
Gabert semblent faire partie du décor. "Après
avoir passé trente ans à fabriquer
et vendre des bijoux, nous avions vraiment besoin
de respirer et de travailler en extérieur.
On a vendu nos deux bijouteries et notre appartement
lyonnais en 2004 pour nous installer dans le Beaujolais.
Depuis, on revit", expliquent-ils d'une seule
voix. Financièrement leur avenir est assuré.
Mais à 48 et 50 ans, ils se sentent trop
jeunes pour passer une retraite pépère.
Ils aménagent alors deux chambres d'hôtes
dans leur nouvelle maison et suivent un stage chez
une ânière pour apprendre les bases
du métier. Ils achètent ensuite leurs
deux premiers animaux. Aujourd'hui ils en possèdent
une dizaine. Ils proposent au public des randonnées
d'un à trois jours dans les forêts,
les vignes et les villages des pierres dorées
alentours en compagnie d'un ou plusieurs ânes
qui portent les sacs. Une petite heure d'initiation
avant le départ suffit pour être autonome.
Pas besoin d'accompagnateur.
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Florence et Gérard Gabert ont d'abord suivi
une formation d'ânier avant de démarrer
leur activité en douceur avec deux ânes.
ouvert à l'année
" Randonner avec un âne change complètement
l'approche de la marche. On se cale sur rythme de
l'animal. Quand il s'arrête, on prend le temps
de regarder le paysage, d'observer la nature. Il
faut être à l'écoute de ses
besoins. C'est aussi un excellent compagnon de route.
les enfants qui n'aiment pas beaucoup marcher peuvent
parcourir sans s'en rendre compte une quinzaine
de kilomètres avec un âne" Le
public à tout de suite adhéré,
et si la demande est plus forte en été,
la clientèle est présente toute l'année.
Le beaujolais est facile d'accès depuis l'agglomération
lyonnaise qui compte un million d'habitants. pour
autant, le chiffre d'affaires de 27 000 euros en
2009 ne permet de dégager que 800 euros de
revenu mensuel, heureusement complété
par quelques placements immobiliers. Florence et
Gérard Gabert possèdent également
des vignes placées en métayage, ce
qui leur donne accès à la Mutualité
sociale agricole. Une retraite active bien organisée.
Contact
Buisant'âne
497 chemin de la contardière
69620 le bois d'oingt
tel 04 74 71 15 07
site : www.buisantane.com
Un bel investissement
Pour gagner en autonomie, Gérard Gabert
fait ses propres foins.
Il a donc investi dans un tracteur et du matéirel
agricole.
Soit un total de 40 000 euros qui intègre
également les ânes (de 800 à
1200 euros pour un animal de 4 à 5
ans déjà éduqué),
les bâts et l'aménagement d'un
local.
Avant de partir en balade, chaque visiteur
doit apprendre à brosser l'animal,
nettoyer les sabots et poser le bât.
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Le retour de l"âne
Article dans L'ESPRIT Village de Stéphane
PERRAUD .
Choix de vie > ÂNES
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