— BALADE EN BEAUJOLAIS AU
PAYS DES PIERRES DOREES —
Randonnée en Beaujolais
au Pays des Pierres Dorées avec un poète ...
Au chœur
de notre belle contrée, par une journée d'automne très ensoleillée,
arrive chez nous un homme tranquille, déterminé à parcourir
la campagne avec nos ânes. Soit !
Randonnée en Beaujolais au Pays des Pierres DoréesNous
lui proposons un parcours un peu long car la journée est exceptionnelle
et que ça vaut le coup de traverser les rangs de vignes tout rouges et
or, d'admirer le panorama des multiples vallons aux tons mélangés
de verts allant jusqu'aux bruns, les rouges et orangés flamboyants de l'automne
qui jouent avec ce soleil si particulier ; notre homme est conquis, il a le temps,
sa femme est partie rendre visite à sa sœur avec leur fille et il
s'ennuie à Lyon.
Nous décidons de préparer un bon pique-nique
et après avoir soigneusement préparé nos ânes, brossage
maniaque et curage des pieds, bisous et soin des yeux nous chargeons les sacoches
avec le repas les accessoires utiles, l'appareil photo et nous voilà prêts.
Nous interrogeons notre hôte du regard, pensant qu'il va aller se changer,
il est en T-shirt à manches courtes et porte de magnifiques espadrilles
en cuir aux pieds (notre région est assez caillouteuse et le chemin que
nous pensons prendre a pas mal de dénivelé… Que nenni ! il
n'a rien de tout ce que l'on pense notre poète, il aime, donc il avance
! Nous partons d'un pas aussi ferme que possible lui et deux ânes, Rita
et Séraphin et nous !
Quelle chouette balade s'offre à nous
et nous formons un joli cortège assez admiré je dois dire lorsque
nous rencontrons çà et là quelque agriculteur dans sa vigne.
Pays du BeaujolaisNotre Séraphin n'a pas son pareil
pour poser devant l'objectif et se prête avec bonheur aux poses photos profitant
de notre incapacité à lui empêcher quoi que ce soit pour brouter
un brin d'herbe par-ci, une petite ronce par-là toujours en petit nombre
pour voir si l'on crie !
Ane
en randonée, Pays Beaujolais
| Rita
quant à elle n'a pas compris et a continué à avancer avec
notre poète qui se débrouille plutôt pas mal avec ses espadrilles,
pendant que séraphin pose pour l 'éternité sous l'objectif
de gérard. Après un bon moment de marche dans un chemin assez convenable,
nous commençons à bifurquer et attaquons la montée qui nous
conduira de l'autre côté d'un grand bois, endroit où nous
avons prévu de nous arrêter pour casser la croûte. Notre beau
soleil si bien décidé ce matin à nous offrir une superbe
journée d'automne commence à jouer à cache-cache juste pour
rire rien de bien grave mais quand même il m'énerve.
L'ami qui
marche avec nous, son petit T-shirt et ses espadrilles commencent à me
faire souci mais bon, on dira que je suis une inquiète donc je ne dis rien.
Nous entrons dans le bois épais qui couvre entièrement un vallon
; la végétation encore secouée par l'été très
sec qu'elle a connu est malgré tout encore très épaisse par
ici il faut croire qu'il y fait particulièrement frais ! c'est d'ailleurs
ce que l'on ressent en avançant ; d'ailleurs le soleil à ce moment
| de la journée n'arrive plus à percer les feuilles
pour nous faire ses petites morsures si agréables et nous marchons malgré
tout d'un bon pas sauf que notre Séraphin, inquiet par mon inquiétude
bloque en pleine côte, campe ses quatre sabots au sol et refuse d'en faire
plus.
J'attend un moment et m'aperçois qu'il a mal au ventre il fait
une légère diarrhée et du coup n'avance plus. Rita loin devant
avec notre ami se retourne et s'arrête à son tour.
Il fait de
plus en plus frais et je m'imagine en train de pique-niquer en haut de la colline
où l'on sera à quelque 800 mètres d'altitude.
De tout
façon Séraphin n'aime pas ces chemins qui montent avec des cailloux,
il glisse sans arrêt et nous aussi ce qui lui envoie de temps en temps des
morceaux de rocher dans les pattes alors il marche un peu en zigzag et se demande
quand ce sera fini !
Le mini-convoi se remet en marche et nous franchissons
la partie la plus belle du bois ; les sapins tellement nombreux et tellement serrés
se sont tous entrelacés et forment un tunnel de verdure sous lequel ça
sent bon la terre fraîche et la pomme de pin... super ! mais on se gèle
!!! arrivés en haut du crêt on a comme toujours une merveilleuse
vue sur le Pays Beaujolais qui n'en fini pas de rebondir comme un toboggan géant
et là, devant cette vue imprenable, notre poète avoue qu'il a un
peu froid et demande à ce que la petite troupe allonge un peu le pas pour
amorcer la descente vers une prairie qui semble plus accueillante.
Pays
du Beaujolais Et il a raison le bougre ! nous sentons tout de suite une
douce chaleur nous envelopper et pensons que ce sera bien agréable pour
manger car nous avons bientôt atteint notre objectif et voyons pointer au
loin la croix qui marque l'altitude et l'entrée du bois de Brou.
C'est
curieux, dans la descente nos ânes courent presque alors qu'il a fallu souvent
les encourager dans la montée.. mais ils savent très bien que l'on
va s'arrêter et que cela signifie pour eux aussi "déjeuner".
Notre copain Soleil s'invite aussi à ce moment et, comme il y a pas mal
de vent nous insistons pour qu'il reste en notre compagnie mais il renonce, le
repas ne lui plaît pas et nous sommes contraints de faire sans lui.
Il nous faut trouver un endroit le plus planqué possible, le moins froid,
le moins humide, le moins venté et l'on termine quasiment à quatre
pattes sur la jolie nappe à carreaux que j'avais emportée à
l'abri d'une voiture garée là et l'on avale nos œufs durs,
nos tomates et trois brins de poulet en toute hâte pour repartir au plus
tôt ! Séraphin et Rita eux s'en fichent pas mal, il y a sur ce sommet
de l'herbe d'une marque que l'on ne trouve dans aucun endroit ! Ils sont tous
deux bien déçus de nous voir plier nappe et boîtes plastiques
pour rebrousser chemin. Nous sommes rentrés pas vraiment en courant, mais
presque ! et ce farceur de Soleil nous attendait en bas ! en y réfléchissant
bien je me demande s'il n'était pas resté là. Bref, ce fut
une très belle journée et notre poète aux espadrilles est
rentré chez lui content mais fatigué jurant qu'il prendrait à
l'avenir une paire de bonnes
chaussures !
Copyright © Auteur:
Florence.
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