une petite difficulté représentée
par une longue ascension dans les vignes entre Ternand
et le bois de Brou avec un fort dénivelé,
que nos clients randonneurs n'apprécient pas tous,
d'autant qu'ils arrivent sur cet obstacle aux alentours
de 13 heures en pleine chaleur le ventre vide pour les
uns, trop plein pour les autres qui se sont arrêtés
un peu plus tôt pour déjeuner. C'est donc
pour nous une bonne occasion de refaire ce parcours et
de trouver éventuellement une autre issue, plus
cool pour ceux qui le souhaitent.
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Comme nous ne pouvons pas faire la
randonnée en partant de chez nous,nous décidons
de monter les ânes la veille du départ
avec notre van, directement sur le terrain de Marie
à Ste Paule (Marie est l'épouse du
viticulteur qui reçoit nos randonneurs |
lorsqu'ils font la balade de deux jours avec bivouac) C'est
ainsi que sur la fin d'après-midi nous embarquons
Doucette et Robin pour un petit voyage en van jusqu'au
pré de départ. Pour Robin, c'est le premier
voyage en véhicule, il aura deux ans fin septembre
et à déjà pris contact avec le van
mais d'une manière statique. A force de douceur
et de récompense il avait fini par bien monter
et descendre de l'engin mais n'avait jamais voyagé
dedans. Il monta donc sans aucun problème à
notre grand soulagement, la montée en van étant
toujours un peu délicate avec les ânes plus
craintifs et méfiants que les chevaux.
Pour Doucette, ânesse ballotée depuis longtemps
entre plusieurs propriétaires, la montée
se fit sans aucun souci. Arrivés sur le terrain,
notre ami Jean-Roland avait tout prévu : clôture
électrique, herbe fraiche et grand réservoir
d'eau. C'était au moins un des aspects positifs
de ce mauvais temps, l'herbe était plus grande
et plus abondante que jamais ! Nous installons donc nos
deux compères pour une nuit humide mais courte
et fort agréable quand même.
Cette randonnée, nous ne souhaitions pas
la faire seuls, et nous demandons à Florence
et son fils de nous accompagner. Devant le récit
du projet, Marie se joint à notre groupe.
Le départ est donné à 8 heures
chez Marie. Nous arrivons donc tous à la
bonne
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heure et commençons par prendre un bon café
histoire de prendre des forces ! Les pique-niques rangés
dans les sacs , nous montons en direction du pré,
retrouver Doucette et Robin en espérant qu'ils
sont en forme. Il nous accueillent avec de grands et longs
braiements et comprennent tout de suite notre intention.
Il n'y a qu'à voir tout le matériel de bât,
les sacoches et notre équipement de randonneur
"moyen" pour savoir qu'on va bientôt partir
et cette fois-ci pas dans un van ! Doucette et Robin ne
cachent pas leur impatience et sont assez nerveux. Nous
avons grand peine à les panser correctement et
leur curer les pieds mais c'est ainsi et l'on accepte
leur excitation. Après un bâtage rapide mais
correct, nous installons les sacoches, et chargeons tout
notre paquetage sur Doucette. Robin qui n'a que deux ans
ne peut pas encore porter de lourdes charges nous l'affublons
donc de quelques litres d'eau qu' il portera avec grand
plaisir ainsi que nos casquettes et nos pulls. La photo
du départ faite, nous commençons notre parcours
par une belle descente de Ste Paule à Lambert le
bas à travers vignes avec en toile de fond le beau
paysage vallonné et verdoyant comme jamais à
cette époque ! Notre petite chienne Pony est de
la fête et trottine gaiement derrière nous.
Clément à choisi de s'occuper de Robin (les
jeunes ensemble !) Florence, une grande habituée
de la marche à pied, prendra en longe Doucette
pour ne quasiment plus la lâcher.
Gérard nous mitraille de son objectif et Marie
heureuse de quitter ses vignes pour une balade avec les
ânes, nous commente le parcours et nous montre les
vignes de son mari en nous expliquant les stades de travail
et ce qu'il reste à faire jusqu'au vendanges.
Nous voici arrivés sur une ligne de crêtes
qui va nous conduire jusqu'à Ternand. La chapelle
de St Laurent d'Oingt, perchée sur un vallon nous
accompagne tout au long de ce grand chemin de terre. Attention
à ne pas se tromper de direction ! nous essayons
de suivre le fléchage du " tour des pierres
dorées " balisé en jaune et hésitons
dans un virage. Tant pis ! nous poursuivons le chemin
sur l'avis de tous (je voulais passer par ailleurs) et
nous nous retrouvons en bas au bord de la nationale D385
sur un carrefour assez risqué et pas prévu
pour être traversé par des ânes. Qu'à
cela ne tienne, nous traversons quand même et empruntons
le trottoir pour atteindre le village jusqu'au Tabac
arrêt cigarette pour les fumeurs.
Pendant ce temps avec Florence et Marie, je remonte le
sentier à l'envers pour voir à quel endroit
il fallait passer. C'était bien vers le gros arbre
qu'il fallait descendre dans les vignes au lieu de continuer
le chemin
j'avais donc raison sur ce point. Tant
pis, nous sommes quand même arrivés à
Ternand et il faut , maintenant que nous sommes tout en
bas de la vallée, reprendre la route pour monter
au Vieux Ternand, magnifique cité médiévale.
Il est 11 heures et il fait déjà un peu
chaud, nous appréhendons la grimpette qui suivra
après le vieux bourg. Pony à soif et je
n'ai rien prévu pour elle mais je sais qu'en haut
de la citée il y a une fontaine et je lui promet
de l'emmener se désaltérer au sommet. Je
ne suis pas sure qu'elle me croit, mais de toute façon
elle n'a pas le choix. On attaque la montée dans
une partie boisée ce qui fait que nous sommes rapidement
à l'ombre. En cours de route on s'arrête
pour respirer et admirer le paysage. Chacun cherche du
regard un lieu connu : tiens ! regardes là-bas
c'est Letra ! ha oui ! et bien tu vois, d'ici on aperçoit
Ste Paule d'où nous sommes partis ce matin et tu
vois juste devant cette grosse maison blanche, c'est la
salle des fêtes ! Mais non ! on ne peut pas voir
Ste Paule d'ici, on n'est pas assez haut crie Gérard
l'il bloqué dans son objectif ! Pony se demande
si elle verra un jour, la fameuse fontaine que je lui
ai promise. L'ascension reprend, on n'est pas tombés
d'accord sur les villages qui se profilent au loin dans
la brume mais qu'importe../histoire/__on_les_verra_s_ucirc.css;rement
d'en haut. Arrivés sur l'esplanade, c'est décidé,
on fera un petit crochet par la fontaine du village pour
désaltérer Pony et puis surtout pour lui
donner une belle douche car cette bécasse qui crevait
de soif pendant qu'on admirait le paysage, n'a pas trouvé
mieux que de se rouler dans une " boutasse "
Inutile de dire qu'elle sent très mauvais et que
nous sommes décidés à la débarrasser
de cette poisse gluante.
Finalement, après quelques minutes de repos et
un arrosage copieux de Pony, nous reprenons notre itinéraire
en direction du hameau du Giraud.
C'est là que la montée
comporte un fort dénivelé. Elle se
déroule dans les vignes et en plein soleil.
Du coup on décide tous ensemble qu'on prendra
le pique nique au sommet, à la croix de Brou
Et finalement, c'est la bonne solution car on trouvera
la lisière de la forêt, donc de l'ombre
pourmanger et |
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pour reposer nos ânes. Tout au long de ce charroi,
on peut admirer le versant contraire à celui du
matin, les vallons sont beaucoup plus rapprochés
et plus abruptes. La vigne très en pente est ravinée
par les eaux de pluie et certains viticulteurs on planté
des bandes de gazon entre les rangs de vignes pour retenir
la terre sablonneuse. Une multitude de gros cailloux empêche
notre progression, les ânes trébuchent sans
arrêt et nous commençons à en avoir
plein les pattes ! mais que c'est beau ! Au loin on voit
très bien la belle masse sombre de la forêt
de Brou mais nous sommes encore loin, Allez ! une rasade
d'eau, et on repart. Le hameau du Giraud offre sur le
bord du chemin un cerisier qui semble n'appartenir à
personne : je me jette sur lui pour happer quelques cerises
bien mûres qui vaudront bien un morceau de sucre.
Nous traversons le hameau complètement désert
en ce jour de semaine et reprenons la dernière
partie en face de nous, dans les vignes, qui se termine
sur un sentier façonné de gros cailloux
blancs comme des marches, aussi escarpé qu'en Ardèche,
le dépaysement est total !
Ouf ! nous voici au sommet et en quelques enjambées
nous serons à la lisière de la forêt
de Brou. ARRET BUFFET. Nous prenons le soin de débâter
nos ânes et de les installer près d'un endroit
rempli de petits végétaux dont ils vont
se régaler. Quant à nous, sans un mot, nous
déballons notre pique-nique et mangeons de bon
appétit tout en nous délectant de notre
bel effort.
Marie profite de ce répit pour s'amuser un peu
avec Pony. Elle débouche une bonne bouteille de
Beaujolais que Jean-roland lui a donnée et nous
en verse un bon verre à chacun. Clément
est content de Robin mais trouve que c'est assez sportif
de conduire l'âne tout le temps. Il le laissera
un peu à Marie pour la deuxième partie du
trajet. Florence est un peu fatiguée, les joues
rougies par l'effort et le soleil mais elle fera une petite
sieste et tout rentrera dans l'ordre, de toute façon
il n'y a plus qu' à redescendre. Doucette et Robin
n'ont pas trouvé le coin très sympa et se
sont libérés de leurs attaches pour aller
brouter plus bas. Qu'à cela ne tienne, ils n'iront
pas bien loin et nous ne sommes pas inquiets.
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14 heures c'est l'heure du départ
pour la descente jusqu'à la Contardière
et c'est un peu engourdis par l'arrêt que
nous rebâtons nos ânes bien contents,
eux, d'avoir moins lourd à porter !
La forêt de Brou est immense et très
belle mais très en pente et nous n'en prendrons
|
qu'une partie assez agréable et bien praticable
jusqu'au réservoir d'eau ou l'on se rend compte
une fois de plus, qu'il est moins pénible de monter
que descendre. Bref, c'est le début d'après-midi
et nous voici à découvert en plein milieu
des vignes sur un versant qui va en direction à
St Vérand. Les champs de blé sont magnifiques
à cette époque et les couleurs qui contrastent
entre le blond et le vert des vignes laisse rêveur.
Il me semble que chacun de nous apprécie ces paysages
même si nous les connaissons bien et il est vrai
que les différentes saisons offrent des variantes
dont on ne se lasse pas. Nous arrivons au " Mont
jonc " et sortons des sentiers de terre pour rejoindre
la " croix le pin " par la petite route goudronnée.
Comme il n'est pas tard, nous décidons d'en rajouter
un peu (5 kilomètres) et prenons à droite
devant la ferme auberge de Lerieux pour continuer vers
Taponas en passant devant le château de la Garde.
Marie nous suit avec bonne humeur bien qu'elle commence
à en avoir assez mais elle n'est pas seule dans
ce cas ; C'est un endroit qu'elle ne connaît pas
et le " coup de pompe " passé, l'ardeur
reprend d'autant que Pony qui ne peut plus nous suivre
est hissée sur le dos de Doucette et que cela l'amuse
beaucoup. La traversée des villages de Taponas
et du Bar d'huile se fait allègrement en descente
jusqu'à un petit passage à gué qui
va poser un léger problème à nos
compagnons ; les quelques habitants qui se trouvent dans
leur jardins où sur le pas de leur porte nous interpellent
gentiment pour caresser un peu Robin tout content de son
succès. Après être remontés
par un sentier recouvert de paveur en direction des Brouilles
nous n'avons plus qu'à traverser une vigne pour
rentrer à la Contardière.
Il est 17 heures 30, nous avons parcouru 22 kilomètres,
traversé trois vallons et nous gardons la tête
pleine de beaux paysages avec un fort sentiment de satisfaction.
C'était une journée bien sympathique !
Florence et Gérard Gabert " Buisant'âne
"