La randonnée avec des ânes
Une histoire de randonnée avec des
ânes de bât, en famille avec des
enfants.
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Notre première expérience
date de lannée dernière à
la même époque.
Mon mari, Stéphane, chevronné randonneur
dans sa jeunesse, veut nous transmettre le virus
de la randonnée. Pour nous convaincre moi
et nos 3 aînées Léa ( 8 ½
ans), Morgane (7 ½ ans) et Emma (2 ½
ans) lidée est de partir randonner
avec des ânes.
Et nous voici partis 2 jours avec 2 ânes,
SERAPHIN et PRUNE. Nous avons fait un relais le
1er soir en table dhôte à Ste
Paule chez Marie et Jean-Roland PRADEL. Gérard
et Florence avaient pris soin de nous monter notre
matériel de couchage et nous avions dormi
sous la tente dans un pré après un
copieux et délicieux repas préparé
par Marie arrosé du vin du domaine de JR.
Lexpérience fut superbe ! Cest
sûr ! lannée prochaine, sétait-on
dit, nous repartirons avec le petit dernier.
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Nous y voilà.
Cette année nous préparons notre
rando 1 à 2 mois à lavance.
Stéphane repère et cherche des
parcours sympa en VTT.
Le parcours repéré, nous retournons
voir Florence et Gérard pour leur faire
part de notre projet : Partir 2 jours avec
nos 4 enfants ( qui ont cette année
9 ½, 8 ½, 3 ½,et 2 ans),
3 ânes et toute lintendance car
cette fois pas de couvert en gîte et
nous porterons avec nous tout notre attirail
de couchage et notre nourriture pour les 2
jours. Gérard et Florence nous rejoindront
au bivouac
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pour apporter eau, nourriture et clôture pour
les ânes.
Tout est prêt (vêtements,
couchage, nourriture, pharmacie). Les enfante (petits
et grands) ont chacun un sac avec leur doudou, leur
gourde, des barres de céréales et
pâtes de fruits (à grignoter quand
bon leur semble), une ou deux petites voitures et
un livre, une casquette et une paire de lunettes.
Sans oublier un appareil photo que nous confions
aux grandes pour prendre les photos quelles
veulent.
Le jour J arrive. Le soleil est au
rendez-vous. On ne pouvait pas espérer mieux.
Nous arrivons avec nos 6 sacoches pleines chez Gérard
et Florence (nous les avions chargées et
réparties à la maison).
Nous partagerons cette aventure avec SERAPHIN,PRUNE
et MAYA qui sont 2 grandes copines paraît-il
!
Pour commencer petit cours de remise en mémoire
sur les ânes : brossage, bâtage, débâtage,
curage de sabots
Cest bon notre mémoire
ne nous a pas fait défaut. Les gestes nous
reviennent sans problème : comme si cétait
hier !
Le départ sannonce. Le
petit dernier, Arthur, ne réclame quune
chose depuis 1 semaine : « monter n ânes
».
Les 2 grandes prennent en charge Maya. Elles ont
pour responsabilité de la mener pendant les
2 jours. Nous campons Emma et Arthur sur Séraphin
et Prune. Le voyage commence
Nous cheminons successivement sur des sentiers étroits
bordés de genets, de fleurs sauvages, de
bosquets divers, sous des arcades de végétations.
Nous continuons à travers vignes, où
les feuilles naissantes colorent doucement ces grandes
étendues, au bout desquelles nous attend
une forêt de feuillus ombragée et inondée
de lumière où la végétation
se fait moins dense.
Ces paysages magnifiques nous emplissent démerveillement
et enflent nos souvenirs.
Tantôt dans les vallées encaissées
luxuriantes puis au crêt des monts où
nous dominons le paysage qui sétend
à perte de vue. Et là un sentiment
de plénitude et de satisfaction : «
Regarde où nous étions tout à
lheure ! tout là-bas ! »
Nous félicitons nos ânes qui vaillamment
portent nos lourds bagages. Des caresses, des câlins
et des bisous sont distribués tout au long
du chemin, ainsi que des mots dencouragements
et de félicitations. Chacun a pris maintenant
ses marques avec son âne respectif.
A midi nous nous octroyons une longue pause au château
deau à lombre dun chêne.
Nous débattons nos ânes, les brossons
et les laissons se restaurer eux-aussi.
Les enfants sortent leurs voitures, gambadent dans
les herbes hautes. Quel plaisir de se dégourdir
les jambes. Les deux petits ont été
très concentrés sur leurs ânes
et se sont bien tenus.
Nous avons prévus des écharpes de
portage pour eux pour les moments de sieste et de
somnolence.
Laprès-midi nous repartons toujours
sous un doux soleil et un vent frais très
agréable. Nous traversons la forêt
de Brou. Une marche tranquille, ponctuée
de pauses répétées lorsque
la végétation se fait appétissante,
nous conduit au lieu de notre bivouac. Cest
un lieu magique : une petite clairière clairsemée
darbres, au milieu dune forêt
de sapins. Un tapis moussu accueillera notre tente,
et un large enclos pourra être installé
pour garder nos ânes pendant la nuit. La fatigue
se fait sentir et nous sommes contents de faire
halte. Nous avons parcouru 10,5km . Les 2 grandes
ont marché toute la journée. Nos ânes
ont mérité quon soccupe
bien deux. Nous sommes en train de les brosser
lorsque Gérard arrive avec leur eau, leur
nourriture et lenclos. Pendant que les hommes
linstallent, les enfants et moi nous accordons
une petite douche de pieds à leau fraîche.
Quel plaisir !
Après ça il est temps dinstaller
le campement et denvisager le repas.
La soirée se passe paisiblement. Une température
doucereuse nous en fait profiter agréablement.
A 21h30 : extinction des paupières !
Réveil matinal à 7h. Chacun émerge
à son rythme.
1-2-3 : tous nos ânes sont là !
1-2-3 soleil ; lui aussi est encore là !
Un bon petit déjeuner puis sensuit
la levée du camp : un vrai déménagement.
Gérard et Florence arrivent comme convenu
vers 9h30 pour déparquer les ânes et
les nourrir avant le départ. Nous levons
le camp à 10h30 !!
Les premiers km sont un peu difficiles : rocailles
et descentes ; les ânes napprécient
pas vraiment. Heureusement cela ne dure pas longtemps.
Nous ne marchons Qu 1h30 avant la pause repas.
Nous avions convenu à lavance de déjeuner
à la chapelle de la Salette (Létra)
: site magnifique qui surplombe la vallée.
A la fin du repas, notre puce Emma, 3 ½ ans,
se volatilise subrepticement. Et là une belle
scène de complicité soffre à
nous : nous la découvrons en tête à
tête avec MAYA à qui elle offre poignées
dherbes hautes entrecoupées de baisers
et de caresses sur le museau. Cest sûr
MAYA naura pas de fringale cet après-midi
!
On repart la route est encore longue avant larrivée.
En cette de période de digestion, la route
raide et rocailleuse à travers les vignes
ne semble pas convenir à nos amis les ânes
!! Ils sarrêtent toutes les 30s ! Mais
la persévérance et la patience sont
de mises. Un peu de dérision et dhumour
font avancer tout le monde : « Hue Cannabis
! Tu navances pas beaucoup Cannabis ! »
Enfin nous voici au crêt de la montagne ;
Maintenant cest promis il ny aura plus
de raidillons. Les paysages défilent et ne
se ressemblent pas . Nous apercevons la chapelle
de Ste Paule en face sur la colline, Oingt
plus tard nous longeons de grands prés verdoyants
où pâturent quelques vaches. Léa
et morgane commencent à ressentir la fatigue.
SERAPHIN sera leur salut. Il les portera tour à
tour sur les 4 derniers kilomètres. Encore
une dernière pause pour recharger les batteries.
Il nest pas loin de 18h. Nous repartons le
ventre plein et le baume au cur. Bientôt
Stéphane nous montre du doigt une maison
par delà les prés et les arbres «
à midi » : Cest la maison de
Gérard et Florence. Allez PRUNE, allez SERAPHIN,
allez MAYA on arrive bientôt à la maison
! Courage.
Dun coup nos jambes se font
plus légères, on ne ressent plus ni
courbatures ni autres douleurs, des ailes semblent
nous pousser. Même MAYA qui a toujours fait
la route à la traîne du convoi, nous
bluffe en doublant PRUNE puis SERAPHIN sur le dernier
kilomètre !
Gérard et Florence nous ont entendus arriver,
ils sortent nous attendre. OUF ! leurs ânes
vont bien !!
Les au-revoir avec les 3 compères sont proches.
Nous les débattons, les enfants (même
Arthur) les brossent.
MERCI à tous les trois pour votre aide et
votre compagnie.
Nous sommes épuisés mais ravis.Et
si nous repartions 3 jours lannée prochaine
?
PS : Lâne en peluche QuArthur
avait reçu pour ses 2 ans sappelle
depuis Séraphin. Et il nous parle souvent
de Maya et Prune.
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