Randonnée avec un âne


— Ane et randonnée —

Pâques à la Contardière. Une histoire de randonnée avec un âne.

Accueillis autour du verre de l’amitié par Florence et Gérard, nous arrivons le vendredi soir et découvrons avec plaisir le décor authentique de cette maison beaujolaise où Gérard venait, comme Pagnol le raconte dans ses souvenirs d’enfance, passer toutes ses vacances loin du tumulte de Lyon…
Le délicieux repas concocté par Florence, nous fait découvrir les saveurs de la cuisine lyonnaise et les récits de la Maman de Gérard nous ramènent en des temps oubliés où la campagne représentait une valeur bien différente d’aujourd’hui. Florence commence le briefing sur ce qu’est un âne et nous découvrons une passionnée intarissable sur ces compagnons aux multiples qualités.

Après une nuit dans le calme absolu de la charmante et unique chambre d’hôtes, nous voilà fin prêts à faire la connaissance de NOTRE âne : ce sera JOHN, choisi pour son caractère bien trempé « qui nous fera ramener des anecdotes »… ça promet ! Non, rien de méchant, si Gérard nous confie JOHN, c’est qu’il le connaît bien et qu’il nous a un peu jaugés pendant le petit-déj. : il sait que le côté farceur de JOHN nous plaira (car il faut être un peu psy. pour associer un âne à un randonneur et çà, Gérard et Florence savent faire !!).

JOHN est un bel âne de 9 ans, gris avec la croix de St-André sur l’échine, et nous apprenons les gestes pour le soigner, le diriger « sans se faire embarquer » et lui laisser aussi sa part de liberté… tout cela ne s’invente pas, il y a du bon sens et une sensibilité à acquérir (à la portée de tous, mais il faut bien écouter les conseils pour appliquer ensuite, à bon escient, les méthodes enseignées). Florence nous remet l’itinéraire qu’elle nous détaille, cette première journée s’annonce belle, le temps est froid mais il ne pleut pas : c’est l’essentiel.

Et nous voilà partis pour 2 jours avec notre nouvel Ami JOHN, chargé de nos affaires de couchage et repas et visiblement heureux de la perspective d’une randonnée. Gérard nous accompagne par la merveilleuse forêt de la Flachère, remplie de primevères, jusqu’à un passage délicat (un carrefour dangereux avec voie-ferrée à traverser), puis nous grimpons seuls vers le village de LEGNY par un sentier herbeux… JOHN s’arrête fréquemment pour brouter, le rythme est lent, nous apprenons, lui et nous, à répondre à nos attentes dans le respect mutuel… c’est là que la voix de Florence résonne à nos oreilles…

L'âne john et Gérard
Superbe campagne beaujolaise, sourires et échanges avec les gens rencontrés, heureux de voir un âne de randonnée (et deux ânes moins originaux !) le vignoble et les collines aux formes douces nous enchantent. A midi, nous cherchons un pré pour débâter JOHN et faire notre pause-repas. Le lieu-dit « Le Moulin à Vent », près d’OINGT, est idéal, surtout que le soleil a décidé de faire une apparition… de courte durée, brrr… il faut se remettre en route pour ne pas trop se refroidir. Le re-bâtage de JOHN se fait sans problème, il a mangé sans arrêt pendant 1 h ! Nous visitons le splendide village d’OINGT et son église St-Mathieu (ouverte !) aux pierres dorées extérieures et intérieures : une beauté !
L'âne john et Gérard à Oingt
L’après-midi, le soleil persistant nous fait terminer la rando. par une douce température de printemps, le fond de l’air est agréable, on a déjà hâte de repartir pour une deuxième journée aussi réussie, car JOHN a été impeccable !!
Il est bien le farceur annoncé : il nous pousse des fois sur le bas-côté, presse le pas dans les descentes et partirait même au trot si on n’y prenait garde… mais toujours avec un œil rieur et cela pimente un peu notre périple.
Marie et Jean-Roland PRADEL nous accueillent chaleureusement par une dégustation de Beaujolais, au domaine des FONTEROUILLES à Ste-PAULE ; une solide amitié les lie à Florence et Gérard et ils s’aident mutuellement (vendanges, foins, manifestations diverses…). JOHN est dans son pré, il a été soigné et peu goûter un repos mérité.
Le Maître des lieux a eu un accident : son pied est dans le plâtre et le rend, paraît-il, encore plus bougon que d’habitude. Là-dessus, on nous a menti : nous rencontrons un homme agréable et discret qui ronge juste son frein de ne pouvoir travailler ses 7 ha de vignes… on le comprend : il en a pour plusieurs mois de convalescence ; Marie est là qui veille : çà devrait bien s’arranger…
Nous avons un gîte de 7 couchages pour nous tout seuls –car nous sommes les premiers clients de la saison- et le repas du soir (aux saveurs toutes beaujolaises) nous fait découvrir un couple de viticulteurs très sympathique et amoureux de leur terre. L’un parce qu’iL y est né, l’autre parce qu’elle a eu le coup de foudre pour la région et… pour J-R (c’est du Dallas !).

Mais le dimanche de Pâques, surprise !!! 10 cm de neige recouvrent le paysage. JOHN !! Notre pensée va vers lui immédiatement, car il n’a pas d’abri dans le pré… vite, une petite visite avec brosse et cure-pieds : des chandelles pendent le long de ses flancs, ses yeux pleurent… il a eu froid ! Quelques carottes, un quignon de pain dur et surtout plein de câlins le réconfortent. A 8h00, la bise est glaciale. Pendant le petit-déjeuner, nous décidons de ne pas tenter la rando. du 2ème jour à cause du froid et parce que l’itinéraire nous ferait passer sur des crêtes, où le vent nous pétrifierait. Marie appelle Gérard, qui viendra chercher JOHN avec le van et elle nous ramène en voiture à la Contardière par les petites routes, pour nous faire visiter : que d’égards, que de gentillesses… nous sommes touchés.

Pâques 2008 à la Contardière  les ânes sous la neige
A midi, Gérard et Florence nous proposent de partager le repas de Pâques au chaud avec eux : nous sortons le copieux pique-nique que Marie avait préparé pour notre rando… Séverine, la fille de nos hôtes est là : nous sommes en famille.
Après le café, comme à la maison, Gérard nous emmène faire un grand tour du Sud-Beaujolais… en voiture. Là se révèle alors le Pays de la Pierre Dorée dans tout ce qu’il a de fort, dans la rudesse de ce temps hivernal « qu’on n’a jamais vu pour Pâques ». Il fait en dessous de zéro, mais le soleil est là, qui donne un coup de projecteur à cette pierre si particulière qui ne ressemble à aucune autre… les feux du couchant sur le château de « la belle au bois dormant » de Montmelas sont une apothéose à notre virée en pays Beaujolais.
Quand le moment de se quitter arrive, le lundi matin, nous avons l’impression de quitter des Amis et nous avons longtemps agité la main en promettant de revenir… peut-être en automne, pour admirer la vigne dans sa plus belle parure… et approfondir notre exploration d’une des plus belle région de France.

Texte: randonnée avec un âne et photos de : Rose-Hélène & Gérard LANDES.
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