Beaujolais : en randonnée avec des ânes
Randonnée avec des ânes, sur les chemins
du Beaujolais des Pierres Dorées.
|
Une histoire de randonnée
:
Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les
chemins, avec nos ânes ...
C'est l'histoire d'une rando entre copains un beau jour
d'été, un de ces jours où tout le
monde était disponible, et que la météo
voulait se montrer un peu clémente... Le rendez-vous
est donné à 13 heures un dimanche chez nous
et chacun des 7 copains très motivés est
à l'heure avec son petit matériel de randonnée,
toile de tente, sacs de couchage et vêtements de
rechange. Tous ont respecté ce que j'avais demandé
par pitié pour mes ânes, je voulais qu'ils
soient chargés légèrement et raisonnablement
car en autonomie complète il nous faut aussi emporter
l'eau qui leur est nécessaire (5 litres par ânes)
ainsi que du matériel pour les clôturer pendant
la nuit.
Je dois dire que les copines
ont vraiment été cool et qu'elles ont
emporté le strict minimum pour une fois ! Nous
choisissons chacun un âne (un par personne)
et en préparons 6 en tout, une personne restant
sans âne pour prendre des photos et filmer l'escapade.
Notre première demi-journée comporte
un objectif : |
|
arriver à une heure décente sur le lieu de
bivouac qu'un de nos clients randonneurs avait découvert
au printemps et que nous tiendrons "secret"...soit
13 kilomètres de chez nous et c'est le coeur joyeux
malgré la belle chaleur de début d'après-midi
que nous partons sur les chemins, avec nos ânes...
L'ensemble du parcours est très exposé plein
soleil et nous pensons tous qu'il aurait été
raisonnable de faire cela le matin mais qu'importe, une
fois arrivés sur la route des crêts, un petit
vent bien agréable vient nous soutenir pour fournir
l'effort nécessaire. Notre convoi semble bien organisé,
certains des ânes prennent naturellement la tête
du cortège et d'autres paraissent décidés
à traîner plus en arrière (je vais taire
les noms pour ne blesser personne) C'est ainsi que Bernard
et Michèle, Philippe et Pascale, Marie, Gérard
et moi accompagnés respectivement de Maya et Prune,
Séraphin, Iris, John et Jazz sans oublier notre chienne
Pony, grimpent avec détermination jusqu'au sommet
de la forêt de Brou charmant petit endroit ombragé
dans lequel nous pensons faire un bon diner et planter nos
tentes. Et finalement, nous remarquons que nos ânes
sont assez contents de nous accompagner et qu'ils sont plutôt
bien sympas, portant sans rechigner nos affaires et de temps
en temps notre petite chienne qui avec ses 9 ans et ses
quattres toutes petites papattes a un peu de mal à
suivre sans faire de halte. Il faut dire que nos compagnons
les ânes sont constants dans leur rythme et que nous
devons nous accrocher et nous motiver pour les suivre.
Il fait chaud, il fait soif, et comme nous sommes d'humeur
joyeuse nous rions beaucoup et pour peu de choses ainsi
que le ferait toute bonne bande de copains. Nous avons déjà
parcouru quelques kilomètres et faisons un arrêt
boisson. Le soleil est au zénith et brûle le
sol de telle manière que le goudron se transforme
en pâte collante. Au moment de repartir Philippe s'apperçoit
qu'il reste "collé" sur le goudron et entraîne
avec lui de grands fils gluants dont il essaie de se débarasser
sur les bas-côtés de la route... erreur fatale
!! les herbes sèches viennent s'agripper sous ses
semelles et forment alors une espèce de gâteau
épais qui fait prendre à philippe quelques
centimètres supplémentaires très inconfortables
et qui génèrent dans le groupe un beau "fou
rire" Notre copain va mettre la demi-journée
pour désengluer ses semelles...Bref nous parvenons
"dans les temps" à l'endroit prévu
et sommes bien heureux de ce départ rempli de soleil
et de bonne humeur. Nous attachons nos ânes pour les
débâter et commençons d'abord par installer
leur campement avant de nous occuper de nous. SIX ânes
= 12 sacoches toutes identiques et lorsqu'il s'agit de retrouver
nos affaires quand les sacoches sont toutes rangées
côte à côte,
|
il règne un heureux
bazar qui prend quand même pas mal de temps
et nous apprécions d'avoir stoppé notre
convoi aux alentours de 18 heures. Chacun essaie de
monter sa tente dans l'endroit qui lui paraît
le plus idéal et certains sont vraiment plus
habiles que d'autres. |
Notre Marie est la dernière dans cette histoire et
Philippe en bon chevalier vole à son secours pour
l'aider à installer sa petite canadiènne.
Marie s'aperçoit qu'elle a pris tellement peu d'affaires
que du coup, il lui manque un tapis de sol. Qu'importe on
trouve immédiatement une solution, Marie dormira
sur les tapis des ânes : "à la dur"
mais elle n'est pas trop "chochote" et accepte
vite cette solution. Une fois tous installés nous
constatons avec stupeur que nos ânes se sont baguarrés
pour boire et que dans la tourmente ils ont renversé
le seau avec toute l'eau qui leur était destinée.
Je suis immédiatement contrariée car je sais
que nous n'avons pas d'autre réserve et que nous
sommes loin de tout. Heureusement que Jean-Roland, viticulteur
à Sainte Paule voulait nous rejoindre pour le repas
du soir, je l'appelle vite
en lui demandant qu'il
apporte de l'eau et qu'il n'oublie pas le beaujolais
(sa fabrication) ! Vers 20 heures il arrive et nous
sommes tous bien contents de le voir. Nous nous installons
par terre, mangeons avec appétit ce que nous
avions toutes préparé et nous couchons
bien vite après avoir copieusement "arrosé"
ce début de rando. |
|
Dans la nuit, nous aurons la visite de quelques sangliers
et je dois dire que même si je ne suis pas peureuse,
j'ai quand même eu du mal à fermer l'oeil.
De plus nous avons planté notre tente sous les chênes
et l'humidité est importante (nous sommes à
700 mètres d'altitude) Le lendemain, chacun se réveille
à peu près en même temps et raconte
sa nuit qui visiblement n'a pas été agitée
que sous ma tente. En effet, Michèle a semble-t-il
vu un bel homme qui lui a demandé en pleine nuit
si elle dormait en dirigeant sur elle une lampe de poche...
Marie à bien dormi sur les tapis des ânes,
quand à Pascale et Phillippe, nous n'avons rien su
!! Michèle s'occupe du" petit noir" et
comme elle a prévu une cafetière de 2 tasses,
nous pensons que nous avons largement le temps de panser
nos ânes...
Une fois le campement levé,
il est déjà 10 heures et nous repartons
en direction de notre deuxième bivouac ( 16
kilomètres environ) Il fait moins chaud et
c'est tant mieux, nous pouvons apprécier pleinement
la belle campagne beaujolaise et les magnifiques points
de vue tout le long du dénivelé. Chacun
se débrouille bien avec son âne, |
|
même les moins expérimentés et l'ambiance
est studieuse.
Pony qui commence a avoir mal aux pattes est installée
sur le dos de John d'ou elle a, en même tant que le
mal de mer, une très belle vue.... Nous faisons une
halte pique-nique au pied de la cité de Ternand et
enchainons avec une sieste réparatrice pendant que
nos ânes, débâtés et installés
sur une merveilleuse pelouse se vengent eux aussi de l'endroit
pas très herbeux où nous les avions parqués
pour la nuit. En chargeant de nouveau nos compagnons nous
réalisons que nous mangeons beaucoup et que les sacoches
s'allègent sérieusement. Heureusement le soir
nous passerons pas très loin de chez Marie et nous
pourrons nous ravitailler en eau pour les ânes et
en nourriture pour nous.
Nous pensions vraiment arriver jusqu'au col du Joncin mais
à proximité de Ste Paule le temps s'est gâté
et nous avons préféré planter notre
tente sur le pré de Jean-Roland. Nous avons bien
fait car la nuit à été très
très fraiche et l'on se demandait si nous n'aurions
pas trouvé la neige au Joncin le lendemain !!
Jean-Roland nous avait préparé un barbecue
que nous avons tous apprécié et nous sommes
repartis dormir sous nos tentes ainsi que Marie qui a joué
le jeu jusqu'au bout. Jean-Roland nous a bien fait gouter
son vin et dans la nuit nous avons eu un concert de ronfleurs...
sans commentaire...
Le troisième jour après un bon petit déjeuner,
nous décidons de raccourcir le retour car le temps
n'est pas favorable et tout le monde en a un peu assez de
marcher. Nous ferons donc environ 9 kilomètres dont
une bonne partie en descente ce qui va nous reprendre. Nous
longeons la citadelle d'Oingt et le soleil se montre à
nouveau ce qui réchauffe l'ambiance. Nous profitons
de ce parcours de retour pour prendre plusieurs photos et
faire une vidéo. Dans la traversée des villages
nous ne passons pars innaperçus avec notre convoi
d'ânes bâtés ! Il est vrai que lorsqu'ils
sont plusieurs nos ânes sont tout à fait adorables
et marchent volontiers en se suivant, chacun à son
rythme. Les câlins et les encouragements vont bon
train et nous apprécions leur bon caractère.
Nous sommes heureux de les installer confortablement chaque
fois que nous faisons un arrêt pique-nique et ce midi
tout particulièrement car c'est notre dernier arrêt
avant de rentrer. Nous rions tous en coeur de nos différentes
aventures comme des gamins et pensons que la vie est décidément
bien belle ! Pour la dernière partie du retour, le
soleil nous pique un peu et nous sommes bien contents d'apercevoir
au loin notre maison. Plus que 2 heures et nous serons rentrés
chez Buisant'âne, la tête pleine de beaux paysages,
les jambes lasses mais le coeur joyeux d'avoir partagé
un bon moment entre copains avec de formidables compagnons
: nos ânes !
Texte de Florence.
|